vendredi 18 janvier 2008

L'Irak est encore et toujours en crise politique

Voici un extrait du rapport de l'International Crisis Group, sorti le 19 Décembre 2006, "Après le rapport Baker-Hamilton, comment agir en Irak?" de Peter Harling avec qui j'ai collaboré. J'ai choisi cet extrait car il est terriblement d'actualité aujourd'hui, un an après :

"La nouvelle approche doit se fonder sur une évaluation honnête de la situation. Coquille vide mortellement affaiblie, l’État irakien est aujourd’hui en proie aux milices armées, aux forces sectaires et à une classe politique qui, en plaçant les avantages personnels à court terme avant les intérêts nationaux à long terme, se rend complice de la tragique destruction de l’Irak. Comme les groupes qu’elles combattent, les forces qui dominent l’actuel gouvernement tirent profit des politiques identitaires, de la polarisation communautaire et d’un cycle de violence/contre-violence qui va s’intensifiant. De plus en plus indifférents aux intérêts du pays, les dirigeants politiques s’apparentent de plus en plus à des seigneurs de la guerre. Ce qui fait cruellement défaut à l’Irak, ce sont des dirigeants nationaux."

La suite du rapport ici.

mercredi 16 janvier 2008

Un article intéressant de Bakchich Info

Alors que le président Bush parade en Arabie Saoudite, en Irak, mais aussi au Liban et au Pakistan, l’administration américaine témoigne d’un aveuglement croissant et fait le choix du pire…la suite ici.

vendredi 11 janvier 2008

Il neige à Bagdad

C'est peut-être une première à Bagdad. De la neige, de la vraie de vraie, est tombée! Un cadeau du ciel pour des irakiens en mal de sécurité.
Ravis, les habitants de la capitale irakienne veulent y voir un présage de paix, bien que les lourds flocons n'aient pas tenu. "C'est la première fois que je vois la neige à Bagdad", s'étonne Hassan Zahar. "On a déjà eu de la neige fondue, mais jamais de vrai neige. J'ai scruté le visage de chacun, tout le monde est estomaqué", poursuit ce Bagdadi sexagénaire.
Je connais bien la mentalité irakienne. Un jour, lorsque j'étais à Bagdad, ma tante était sortie en courant les paumes de ses mains levées vers le ciel. Effrayé, je me suis demandé si quelqu'un était mort dans notre entourage, mais non. Courant derrière elle, j'avais compris une fois dans le jardin que ma tante s'émerveillait sous la pluie. De grosses gouttes tombaient et elle voyait ça comme un présage. Un bon présage. La pluie est tellement rare en Irak. Alors je n'ose imaginer ce que pensent les irakiens sous les flocons blancs qu'ils ne voyaient qu'à la télévision. Beaucoup doivent prier et espérer des jours meilleurs. Il est quand même dommage que les chrétiens d'Irak n'aient pas pu profiter de cette neige le jour de Noël. Peut-être l'année prochaine, dans de meilleures conditions? C'est tout ce que l'on puisse souhaiter aux irakiens, Incha'allah!
Une vidéo ici...

mercredi 9 janvier 2008

Des soldats israéliens vendent des armes aux palestiniens!

Paru dans Al-Hayat, édité à Londres :

Les responsables israéliens accusent souvent l'Egypte de fermer les yeux sur un trafic qui permet aux factions palestiniennes de se procurer des armes en creusant des tunnels sous la frontière entre la bande de Gaza et le Sinaï. Mais le président égyptien, Hosni Moubarak, affirme qu'en réalité ces armes proviennent… d'Israël. En effet, trente-cinq soldats de Tsahal ont été inculpés depuis le début de l'année pour avoir volé dans les casernes. Tous savaient qu'il y avait une forte probabilité de voir les armes dérobées finir entre les mains des Palestiniens. Ce n'est plus un secret pour personne que cela a permis à certaines factions de monter des opérations ces dernières années. Ces vols constituent donc un véritable signal d'alarme sur l'état psychologique des soldats et de l'armée en général.

Le phénomène n'est pas nouveau, mais il est en train de prendre de l'ampleur. Selon des rapports de l'armée, des quantités d'armes ont été dérobées des arsenaux et se sont retrouvées à Gaza, Tulkarem, Naplouse ou Jénine. Depuis quatre ans, 2 345 pièces auraient été volées, dont 1 186 grenades et des roquettes, à quoi il faut ajouter des dizaines de milliers de pièces de munitions. L'année dernière par exemple, 24 000 balles ont disparu, ainsi que 275 grenades et 5 roquettes. En 2006, un vol particulièrement important a eu lieu dans un entrepôt : il concernait 32 mitraillettes et 8 mortiers. Et, il y a trois ans, le Hamas a même failli entrer en possession d'un drone. Mais les services de renseignements israéliens avaient eu vent de l'affaire et piégé l'engin pour le faire exploser, entraînant la mort de plusieurs membres du Hamas.

Le vol le plus sophistiqué a été commis il y a tout juste un mois sur un terrain d'entraînement du plateau du Golan. Alors qu'il s'agit d'une zone sous haute surveillance militaire, 15 roquettes antichar ont disparu. Les auteurs n'ont toujours pas été identifiés, mais tout indique qu'il s'agissait de soldats qui participaient à des manœuvres.

La mafia israélienne participe à ce trafic et ces roquettes, réputées pour leur maniabilité et leur précision, pourraient bien finir entre ses mains. Ce type d'armes a déjà été utilisé dans des conflits entre clans rivaux pour attaquer des voitures blindées. Mais les principaux destinataires sont les factions palestiniennes, qui s'en servent pour affronter les forces d'occupation [israéliennes] dans les Territoires. Ces armes risquent également de tomber entre les mains du Hezbollah libanais, par la frontière Nord, en échange d'argent ou de drogue. Il faut savoir que la justice israélienne continue d'être saisie de dossiers concernant des transactions de ce type qui datent d'avant la guerre d'août 2006 entre Tsahal et le Hezbollah.

Il est facile pour les soldats de faire de ces vols un "métier" profitable. Selon les responsables militaires, l'immense majorité des coupables souffrent d'une situation financière dégradée et, ne trouvant pas d'autre source de revenus, recourent au moyen le plus simple de s'enrichir. Par ailleurs, un tiers des troupes est composé de soldats réservistes, qui risquent de se retrouver au chômage au bout de leur période annuelle de service militaire obligatoire.

Depuis le vol du mois dernier sur le plateau du Golan, les procédures de contrôle des armes ont été revues et des mesures de précaution ont été prises. Le chef d'état-major Gaby Ashkenazi a fait du sujet une priorité et a annoncé un renforcement des moyens d'investigation, une multiplication des inspections surprises, des enquêtes criminelles à la fois contre les voleurs et contre les personnes qui ont négligé leur tâche de surveillance, et une campagne de sensibilisation auprès des troupes.

Amal Chéhadé
Al Hayat